Tussilage
Nom biologique : Tussilago farfara
Famille : Asteraceae
Noms communs : tussilage, pas-d'âne, pas-de-cheval, taconnet, tacouet, chasse-toux, herbe aux pattes, herbe de Saint-Guérin, procheton, plisson, béchion, Filius ante patrem
Noms anglais : tussilago , coltsfoot
Description morphologique
Le tussilage est une plante vivace de 10 à 30 cm de hauteur.
La floraison apparaît de février à avril, avant la feuillaison. Pollinisée par les insectes, elle est ensuite dispersée par le vent. Le tussilage est une espèce pionnière.
Les fleurs, capitules jaunes solitaires, apparaissent bien avant les feuilles. Elles ont la forme rappelle celle du pas de l'âne, dressées sur des hampes aux écailles pourprées, demi-embarrassantes et couvertes de poils cotonneux.
Les feuilles sont toutes basales, pétiolées et polygonales, montrant un feutrage blanc à la face inférieure et un vert clair sur la face supérieure. Ces feuilles peuvent atteindre 20 cm de diamètre. Elles apparaissent après la floraison, et feuilles et fleurs ne sont pas présentes en même temps.
Les fruits sont des akènes munis d'une aigrette blanche.
Habitat et répartition
Le tussilage est typique des sols instables riches en bases : terrains vagues et remués.
Principes actifs
Parties utilisées
Les feuilles et les fleurs.
Les feuille contiennent : de mucilage (6 à 10 %), une résine, du tanin, une huile essentielle, de l'inuline, de la vitamine C, des sels minéraux (Calcium, Magnésium, Potassium, Phosphore, Sodium, Soufre, Fer, Silicium), des alcaloïdes pyrrolizidiniques (senkirkine majoritaire, sénécionine) et une substance antibiotique (Acide silicique), chlore.
La fleur contient : des flavonoïdes (rutoside, hypérine, quercétine, kaempférol et leurs glucosides), environ 8 % de mucilage (composé de polysaccharides), 10 % de tanins, des alcaloïdes pyrrolizidiniques (senkirkine majoritaire, sénécionine à l'état de traces), un ester sesquiterpénique (tussilagone), de la vitamine C et du zinc.
Propriétés
- Adoucissant ;
- Émollient ;
- Antitussif ;
- Expectorant ;
- Béchique ;
- Stimulant ;
- Tonique ;
- Anti-inflammatoire ;
- Antibactérien ;
- Spasmolytique.
Indications
- Affections des voies respiratoires: Toux, asthme, aphonie, bronchites, trachéites, bronchopneumopathies chroniques ;
- Diarrhées ;
- Brûlures, les entorses, les tumeurs externes ou l'hyperhidrose des pieds, abcès, kystes, plaies, entorses.
Préparation et médication
Formes et préparations : infusions, tisanes, sirops, teinture mère, cataplasmes, décoctions
- Pour atténuer la toux, les bronchites, les trachéites et les rhumes
Infusion : préparer une infusion avec 1 cuillerée à café de feuilles ou de fleurs séchées dans 150 ml d'eau bouillante. Faire infuser dix minutes et boire de 3 à 4 tasses par jour.
De même on peut le prendre sous forme de sirop.
Mais ce sont en particulier les fleurs qui sont employées en infusion ou en sirop. On utilise aussi les fleurs en teinture-mère pour soigner les maladies pectorales, bronchites et crises d'asthmes allergiques.
- Pour soigner les plaies, les brûlures, les entorses, les tumeurs externes ou l'hyperhidrose des pieds
Décoction : prendre une poignée de feuilles dans 1 l d'eau. Faire bouillir pendant dix minutes, laisser refroidir et appliquer avec une compresse sur la zone lésée. On peut également utiliser la teinture mère en usage externe.
La teinture-mère de feuilles, quant à elle est utilisée en usage externe pour soigner les abcès et kystes et en usage interne, les diarrhées.
Autres usages
- Usages culinaires
Les capitules floraux sont comestibles crus ou cuits.
Les feuilles sont aussi comestibles. Particulièrement jeunes, elles peuvent se consommer crues, surtout leur pétiole qui est juteux. Rapidement, les feuilles deviennent caoutchouteuses et seront meilleures cuites (spécifiquement en beignet).
La cendre des feuilles séchées et brûlées créée un succédané du sel. Elle a été utilisée comme condiment.
- Teinture
Les feuilles du tussilage teignent la laine en jaune-verdâtre avec de l'alun et en vert avec du sulfate de fer.
- Plante à fumer
Le tussilage est un succédané passable du tabac. Il est conseillé de laisser fermenter les feuilles après les avoir empilées puis de les sécher. Botan (1935) conseille aux fumeurs un mélange à part égale de feuilles sèches de tussilage, de marronnier et d'aspérule odorante : les faire macérer dans de l'eau fortement sucrée au miel. Les refaire sécher, les comprimer et les découper finement comme du tabac. Deux parties de ce mélange ajoutées à une partie de tabac ordinaire compose un mélange à fumer délicat. Fumées, les feuilles de tussilage sont conseillées par P. P. Botan contre l'asthme et le coryza.
Précautions d’emploi
Il est déconseillé de poursuivre le traitement sur de longues durées, surtout avec la teinture mère. Il doit généralement être inférieur à un mois. La présence d'alcaloïdes pyrrolizidiniques peut rendre cette plante néfaste lorsqu'elle est consommée en trop grande quantité ou sur une trop longue période.
Contre indications
Le tussilage est contre-indiqué aux :
- Femmes enceintes ou à celles qui allaitent ;
- Enfants de moins de 6 ans ;
- Personnes souffrant d'une maladie du foie.
Toxicité
On sait que la plupart des alcaloïdes pyrroliziniques sont hépato-toxiques et mutagènes et que les plus toxiques d'entre eux sont les diesters macrocycliques. Or la senkirkine du tussilage est précisément un macrocyclique.
N.B. Il est possible de confondre Tussilago farfara avec le pissenlit ou certaines espèces du genre Petasites. En effet ces dernières voient leur floraison apparaitre bien avant la feuillaison, mais leur limbe est plus sinué et denté et est vaguement rond ou triangulaire. Autrefois, le genre Tussilago comportait ces espèces mais elles appartiennent maintenant au genre Petasites.
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