Saule blanc
Nom biologique : Salix alba
Famille : Salicaceae
Noms communs : saule blanc, osier blanc, sandre, saule argenté
Noms anglais : white willow
Description morphologique
Arbres ou arbustes dioïques (les sexes sont séparés) à feuilles simples, soyeuses, avec des reflets argentés sur les deux faces, les saules se développent dans des zones humides, notamment à proximité des cours d'eau. Ils peuvent atteindre 25 m de hauteur. L'écorce est crevassée alors que les jeunes rameaux sont velus et flexibles. Se distinguant par leurs couleurs, les fleurs femelles sont vertes et les fleurs mâles sont jaunes. Elles sont regroupées en chatons. Les fleurs mâles ont 2-5 staminées. Ovaires uniloculaires, les fleurs femelles affichent des chatons duveteux durant la période printanière. Les fruits du saule blanc apparaissent sous forme de capsules de forme allongée.
Habitat et répartition
Le saule blanc est originaire du continent européen et pousse dans des lieux humides. Cette plante médicinale est également présente en Afrique, Asie et en Amérique du Nord.
Principes actifs
Le saule blanc contient de l'acide salicylique au niveau de son écorce, utilisé en phytothérapie pour lutter contre les douleurs inflammatoires, contre les rhumatismes, ainsi que pour abaisser le niveau de la fièvre, il est également recommandé pour ses effets astringents.
L’écorce contient :
- Dérivés salicylés entre 1 et 11% (glucoside de l'alcool salicilique, salicine/salicoside, salicortine),
- Flavonoïdes (isoquercitroside, glycosyl naringétol, isosalipurposide),
- Tanins catéchiques en proportion variable jusqu'à 20%,
- Autres composés phénoliques en faible quantité (triandrine, vimaline, grandidentatine, syringoside, picéoside).
Propriétés
- Antispasmodique, sédatif nerveux (les feuilles et les chatons) ;
- Antirhumatismal ;
- Antalgique ;
- Fébrifuges ;
- Antipyrétique et analgésique ;
- Astringent.
Indications
- Fièvre, maux de tête, migraine ;
- Cystite ;
- Règles douloureuses ;
- Tendinite, bursite ;
- Arthrite, arthrite rhumatoïde, arthrose, douleurs lombaires, rhumatismes dorsaux et articulaires (hanches et genoux) ;
- Vomissements ;
- Traitement des hémorragies internes ;
- Troubles du sommeil : insomnie, bouffées de chaleur, sueurs nocturnes ;
- Plaies, ulcères, verrues, cors ;
- Etat fébrile de type grippal ;
Préparation et médication
Différentes formes et préparations: infusions, décoctions, teintures, gélules
Parties utilisés : En phytothérapie, l'écorce du saule blanc est la principale partie utilisée, notamment les jeunes rameaux âgés de 2 à 3 ans. On utilise aussi, en usage externe, les feuilles et les chatons (antispasmodique, sédatif nerveux).
- En infusion : il est recommandé de placer de 2 à 3 g d'écorce, ou 5 g de chatons, dans une tasse d'eau portée à ébullition. Le saule blanc doit être pris avant chaque repas de la journée, soit à quatre reprises.
- En teinture : prendre 2,5 ml de celle-ci en la mélangeant avec de l'eau, trois fois par jour, notamment pour lutter contre les rhumatismes.
- En extrait fluide : prendre de 15 à 30 gouttes, trois fois par jour. Adaptez votre dosage en fonction du poids du malade et du niveau des douleurs.
- En extrait sec standardisé En se référant au dosage en salicine, un adulte peut prendre 60 mg de salicine, entre une et quatre fois par jour, moitié moins pour un enfant ayant de 4 à 10 ans.
Remèdes
- En cas de maux de tête, migraine
Décoction : Faire préparer chez l’herboriste un mélange à proportions égales d’écorce de saule blanc et d’écorce de marronnier. Plonger 3c. à soupe du mélange dans 1l d’eau froide. Chauffer et laisser frémir 10 min. Éteindre, couvrir 10min, puis filtrer. Boire 3 grandes tasses par jour pendant 3 jours.
Extrait sec standardisé : 1 gélule de saule blanc contenant 60mg de salicyline jusqu’à 4 fois par jour pendant 3 jours.
- En cas d’arthrose
Décoction : Faire préparer chez l’herboriste un mélange à proportions égales d’écorces de saule blanc, frêne, bouleau, de galbules de cyprès et de prêle. Plonger 3c. à soupe du mélange dans 1l d’eau froide. Chauffer et laisser frémir 10 min. Éteindre, couvrir 10min, puis filtrer. Boire 3 grandes tasses par jour pendant 3 semaines. 3 ou 4 cures par an. Extrait sec standardisé : 1 gélule de saule blanc contenant 60 mg de salicyline 4 fois par jour pendant 15 jours. Renouveler la cure tous les 3 mois si elle est bien supportée.
En cas d’arthrite
Extrait fluide : 1ml d’extrait fluide d’écorce de saule blanc dans un verre d’eau 3 fois par jour pendant 15jours.
- En cas de rhume, début de sinusite, grippe
Décoction : plonger 3c. à soupe d’écorce de saule blanc dans 1l d’eau froide. Chauffer et laisser frémir 10min. Éteindre, couvrir 10min, puis filtrer. 1 grande tasse le matin et en fin d’après-midi pendant 3 ou 4 jours.
- En cas de plaies et des ulcères
On fait des lavages effectués après décoction.
- En cas de verrues et des cors
On applique directement le saule blanc.
Précautions d'emploi
- Certaines sources conseillent d'éviter de donner de l'écorce de saule aux enfants, de peur qu'ils ne développent le syndrome de Reye.
- Ne pas dépasser les limites du dosage, sous peine de favoriser, comme avec l'aspirine, des hémorragies.
Contre-indications
Les contre-indications de la consommation de produits contenant de l'écorce de saule blanc sont identiques à celles de l'aspirine. Elle est contre-indiquée chez :
- Les personnes souffrant d’ulcère de l’estomac ou du duodénum ;
- Les personnes sujettes aux hémorragies;
- Les personnes allergiques aux anti-inflammatoires non stéroïdiens ou aux médicaments de la famille des salicylates (acide acétylsalicylique) ;
- Les personnes souffrant d’asthme, de goutte ou de maladie des reins ;
- Les femmes enceintes ou durant l'allaitement;
- Les enfants et les adolescents de moins de 18 ans.
Effets indésirables
Comme toute substance active, l’écorce de saule blanc comporte des effets indésirables même s’ils sont rares et négligeables, en effet, un surdosage peut causer :
- Des réactions allergiques (urticaire, crise d'asthme, démangeaisons) ;
- Des troubles digestifs (diarrhées, nausées).
- La réduction de la libido, vu que le saule blanc est une plante anaphrodisiaque.
Interactions avec des plantes médicinales ou des compléments
Contrairement à l'acide acétylsalicylique (Aspirine, par exemple), les effets antiplaquettaires de l'écorce de saule semblent trop faibles pour qu'il y ait une interaction significative avec d’autres plantes ou suppléments ayant un effet similaire. En effet, un risque théorique existe en cas d'utilisation avec des plantes qui fluidifient le sang.
Interactions avec des médicaments
Si aucune interaction avec des médicaments n'est notable, un risque théorique existe avec des médicaments comme l'aspirine ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Remarques
1°- Le saule blanc est considéré comme une aspirine végétale, grâce à son écorce riche en dérivés salicylés (salicoside), dont les propriétés sont identiques à celles de l'aspirine, les effets secondaires au niveau digestif sont en moins.
2°- La Commission E et l'ESCOP reconnaissent l'efficacité de l'écorce de saule pour faire baisser la fièvre et soulager les douleurs rhumatismales ainsi que le mal de tête.
3°- La salicine n’est qu’un des principes actifs de l’écorce de saule. La dose généralement suggérée de 240 mg par jour est très inférieure aux doses d’antidouleur habituellement fournies par les salicylates de synthèse (de 1 300 mg à 2 600 mg par jour). Plusieurs autres molécules dans l’écorce de saule, des flavonoïdes par exemple, ont un effet anti-inflammatoire (soulage des douleurs lombaires des douleurs liées à l'arthrose) qui complète l'effet de la salicine et expliquerait l’efficacité de la plante à si petit dosage.
4°- Il faut être attentif aux médicaments nommés "feuille de saule" qui soignent les cors aux pieds. Ils ne contiennent pas de saule blanc. Il s'agit en réalité d'acide salicylique.
200 plantes qui vous veulent du bien
De Carole Minker
Editions Larousse 2013
Guide de la phytothérapie
Du Dr Jörg Grûnwald et Christof Jancke
Editions Marabout 2004
Petit Larousse des plantes médicinales
De Gérard Debuigne et François Couplan
Editions Larousse 2009
Du bon usage des plantes qui soignent
De Jacques Fleurentin
Editions Ouest-France 2013
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