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Bétoine

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Nom biologique : Stachys officinalis, Betonica officinalis 

Famille : Lamiaceae

Autres noms : bétoine pourpre, bétoine officinale, stachys officinale,  épiaire vulgaire, épiaire officinale, belle tête, tabac des gardes, thé suisse, herbe aux 47 pouvoirs, herbe à pipe....

Noms anglais: betony, common hedgenettle, purple betony, bishopwort 

 

Description morphologique

C'est une plante, vivace à souche épaisse,  herbacée moyenne (15 à plus de 40 cm).

Sa racine, brune et fibreuse, mesure quelques centimètres. Elle est aussi longue que l’auriculaire.

Sa tige est raide, simple à section carrée, jusqu’à 50 cm.

Ses feuilles, de texture velue, sont  opposées, ovales à base en cœur, crénelées sur le bord du limbe.

Elle fleurit de juin à septembre-octobre, et embellit les massifs. Ses fleurs admirables ressemblent à un épi ovoïde par coexistence de verticilles floraux étagés, compact qui va des nuances de roses, pourpre, jusqu'au magenta. 

Ses fruits marron sont globuleux et brillants.

 

Habitat et répartition

La bétoine est une plante vivace commune en Europe. Elle s'épanouit au soleil ou à mi-ombre sur un sol ordinaire, pas trop sec. 

Elle pousse surtout dans les lieux ombragés : les bois, les landes ou pâturages sur sols siliceux, les lisières de forêts, les friches, mais aussi dans les parcs, sur les pelouses des villes et dans les jardins.

On la trouve beaucoup en Finlande, où on l'utilisait comme plante ornementale, et aussi pour ses propriétés médicinales.

 

Principes actifs

Les feuilles et les sommités fleuries contiennent des :

- Polyphénol

 - Acide lithospermique (Formé de trois molécules d’acide caféique, proche de l’acide rosmarinique (autre dérivé caféique))

 1°- Acide caféique

 2°- Acides rosmarinique (Tanin des labiées : acide phénol dérivé de l'acide cinnamique) 

 3°- Acide chlorogénique

- Lactones d’amino-alcools : stachydrine (amino-alcool de la famille des bétaïnes);

- Complexe glucosidique;

- Glycosides de phényléthanoïdes : bétonyosides A F,  acétoside,  campnéosides II,  forsythoside B,  leucosceptoside B;

- Diterpènes : bétonicosides A-D, bétonicolide dans les racines;

- Sesquiterpènes;

- Oligoéléments;

 

Propriétés

En usage interne, la bétoine est :

- Antimigraineuse;

- Fébrifuge (lutte contre la fièvre);

- Expectorante (fait cracher, et éternuer pour dégager le nez en cas de rhume) ;

- Apéritive;

- Stomachique (favorise la digestion);

- Sédative;

- Béchique (guérit la toux);

- Sternuatoire;

- Emolliente;

- Carminative (favorise l'expulsion des flatuosités dans l'intestin);

- Cholagogue (facilite l'évacuation de la bille vers l'intestin);

- Antioxydante ;

- Hypotensive (complexe glucosidique), vasodilatateur; 

- Tonique amer;

- Antiseptique cutané;

- Calmante;

- Dépurative ;

- Émétique (provoque des vomissements);

- Astringente (ressert les tissus) ;

- Anti-inflammatoire ;

Anticonceptionnel et antihormonal (dues à l’acide lithospermique (polyphénol ayant des propriétés antigonadotropes, antithyréotropes, antiprolactine)

 

En usage externe, la bétoine est :

 - Vulnéraire.

 

Les racines

- Purgatives ;

 

Indications

- Faiblesses nerveuses et cérébrales, fatigue, surmenage, migraines nerveuses, nervosité, névralgies;

- Troubles digestifs : digestion difficile, brûlures d'estomac, ballonnements, Flatulences, aérophagie;

- Affections cutanées : Blessures, plaies, ulcères variqueux, cuir chevelu;

- Etats inflammatoires et congestifs du poumon : irritation de la gorge, asthme, bronchites catarrhales, toux, sinusites, rhinopharyngites, catarrhes des voies respiratoires supérieures; 

- Inflammations des voies urinaires,  goutte, rhumatismes, arthrose, arthrite, douleurs articulaires ;

- Insuffisance hépatique et biliaire, calculs biliaire,  diarrhée;

- Hypertension; 

- Problèmes dentaires; 

- Fièvre;

- Règles trop fortes.

 

Préparation et médication

Parties utilisées : Les feuilles et la racine, plante entière.

Formes et préparations : infusions, tisanes, décoctions (à 10 %), poudre, gélules, teinture mère (plante entière), macération, compresses, cataplasmes, etc.

En usage interne : infusion, poudre ou teinture 

En usage externe : compresses, cataplasmes de décoction, oreiller de la plante.

 

Décoction aqueuse (à 10 %) - Antiseptique : Macération des feuilles et des sommités fleuries

Inhalations : vapeurs de la décoction aqueuse à 5 ou 6 %

 

L'oreiller de bétoine, placé près d'un petit enfant, apaise son sommeil, voire ses terreurs nocturnes. On peut majorer l'effet de la bétoine en y ajoutant des balles d'épeautre et de la fougère. Les herbes vont diffuser un peu de poussière des herbes séchées, ce qui suffit au soin. Les herbes sont renouvelées chaque année pour que leur diffusion agisse bien.

On peut aussi simplement mettre sur la peau nue quelques plantes fraîches.

 

Conseils d'emploi

Commencez par une toute petite quantité et, si vous ressentez des nausées et que vous avez envie de vomir, cessez tout de suite le traitement.

 

Contre-indications

La bétoine est déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes.

 

Effets indésirables

- Consommée sous forme de tisane, la bétoine peut entraîner au-delà de 5 tasses par jour des troubles gastro-intestinaux tels que des diarrhées et des vomissements.

- Il est conseillé de ne pas récolter la plante. En effet, la bétoine contient de la
bétaïne, qui peut provoquer des vertiges et étourdissements.
- Il faut être très prudent quant aux décoctions de racines car les racines sont toxiques.

 

N.B. :

- Les feuilles séchées pulvérisées ont un effet sternutatoire, elles étaient parfois utilisées en tabac dans certains pays, notamment en Angleterre, provoquant un éternuement et "dégageant le cerveau". On les mélange parfois avec des feuilles de tussilage.

 

 

Bibliographie

Secrets d’une herboriste. Marie-Antoinette Mulot, éditions du Dauphin, 2015
Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. Paul Fournier, éditions Omnibus, 2010
Livre des bonnes herbes. Pierre Lieutaghi, Actes Sud, 1999
Précis de phytothérapie : Essai de thérapeutique par les plantes françaises. Henri Leclerc, Masson et Cie Editeurs, 1935
La phytothérapie : Se soigner par les plantes. Docteur Jean Valnet, Hachette, 1968
La santé à la pharmacie du Bon Dieu. Maria Trében, Ennsthaler, 2000



31/05/2020
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